Le contenu de la formation en RéflexologieS dispensé à l’Institut Français de Shiatsu est le résultat d’une synthèse particulière que Elske Miles a élaborée à l’aune de deux critères fondamentaux: la pédagogie et l’opérativité. Privilégier de tels critères suppose et impose une bonne maîtrise du contenu et de l’essence même du style que l’on souhaite transmettre. Cela implique un respect sans faille de l’âme du style enseigné, ainsi qu’une capacité incontournable d’adapter la forme à ce qui est « audible » et transmissible aujourd’hui.
Elske MilesCe sont ces éléments qui font que les praticiens ainsi formés, sont en capacité de recevoir une clientèle de façon pertinente et adaptée sociétalement parlant. C’est tout le travail fait en amont du « face à face pédagogique » (le moment où les élèves sont en cours), qui fait la valeur du contenu enseigné. C’est lui qui rend l’acquisition des techniques et des données plus « facile », parce que progressives et transmises en fonction de l’horizon visé. C’est tout cela qui fait la valeur d’un enseignement, qui est tout autre chose qu’une simple addition ou une simple répétition de savoir.
La transmission traditionnelle « de maître à élève » a, de tout temps participé à cela car elle formait autant l’âme de l’individu que son savoir. Elle nourrissait autant si ce n’est plus le « savoir être » que le « savoir faire ». Elske Miles a eu la chance de pouvoir en bénéficier, que ce soit en Réflexologie Plantaire Sud Africaine, avec Chris Stormer, en Réflexologie Plantaire Chinoise avec Madame Shu Yan, etc. Ou avec Dominique Baudoux en Aromathérapie. Son enseignement, qu’elle transmet à l’Institut, est par conséquent lui aussi unique.
La réflexologie « douce », sud-africaine, enseignée à l’Institut français de Réflexologie est unique en France. Cette technique fut développée en Afrique du Sud à la fin des années 80 par Chris Stormer qui a fait évoluer la technique de réflexologie plantaire d’Eunice Ingham telle qu’elle l’avait apprise dans le cadre de son travail en tant qu’infirmière pour rendre compte de la dimension psycho-émotionnelle à laquelle donne accès un soin de réflexologie plantaire. De sa prise de conscience est née la technique de stimulation très superficielle au niveau de la peau plantaire qui caractérise cette forme de réflexologie, ainsi qu’une cartographie spécifique des zones réflexes permettant d’accéder directement à la dimension subtile de l’être. De ses connaissances de la technique psycho-émotionnelle de la « métamorphose » est née cette approche toute particulière de la réflexologie plantaire.
Le contexte dans lequel Chris Stormer a développé sa technique est important: l’Afrique du Sud du début des années 90, était un pays marqué par des clivages entre les différentes communautés du pays. Il y régnait une telle pression politique et une telle violence sociale, que la technique « douce » semblait être la seule réponse constructive pour apporter une réconciliation profonde avec soi-même.
Chris StormerC’est justement dans ce contexte de déchirement de la psyché humaine qu’elle a développé la pratique de la lecture du pied qui s’inscrit dans la démarche de la métamorphose issue des années 70 aux USA en tant que technique de développement personnel. Chris Stormer a toujours été passionnée par l’accompagnement psychologique et émotionnel des patients. Elle avait également enseigné et appliqué des techniques de gestion de stress et de résolution de conflits relationnels. Pour cette raison elle utilise sa connaissance du langage des pieds comme outil permettant aux personnes de se connaître profondément afin d’accéder à l’acceptation de soi pour ensuite mieux savoir vivre les échanges avec les autres.
Le travail d’accompagnement d’une personne avec la réflexologie métamorphique se fait sur une période plus ou moins longue à un rythme d’un soin tous les mois. Au bout d’une année de soins réguliers, on fait le point par rapport à son évolution personnelle. Ce type d’accompagnement pudique, respectueux de l’intimité d’une personne sans pour autant verbaliser les tensions psycho-émotionnelles perçues sur les pieds était un outil de très grande valeur dans ce contexte de guerre civile non assumée.
C’est auprès de Chris Stormer que j’ai reçu ma première formation en réflexologie plantaire dans les années 90, au tout début de l’ouverture de son école de formation, la Reflexology Academy of South Africa (RASA). Elle m’a autorisée à enseigner sa technique en France depuis 1997.
La France n’étant pas l’Afrique du Sud, j’ai adapté l’enseignement de cette technique pour en faire, non pas une technique de développement personnel, mais un soin de confort idéal qui convient à un public très large. Cette technique étant globale et complète, elle permet de développer dès le départ une attitude juste et respectueuse chez le praticien. Car, elle n’invite pas à faire des protocoles spécifiques, mais à toujours faire un travail global qui permet à l’organisme de retrouver son propre équilibre intérieur et ceci à son rythme.
Chris Stormer n’a jamais expliqué la raison profonde du déroulement spécifique du protocole de soin qu’elle a mis au point - protocole qui diffère de la plupart d’autres approches en réflexologie plantaire. Tous les éléments explicatifs que j’apporte pour enseigner la technique « douce » à l’Institut sont l’éclairage que j’y apporte après des années d’expérience avec la technique originelle de Chris Stormer mais aussi grâce à ma connaissance d’autres approches en réflexologie.
Lors de ma formation auprès de Chris Stormer, nous avons très brièvement abordé les méridiens énergétiques, mais Chris n’a jamais exploré sérieusement ce champ. Mes premières connaissances de l’application de la médecine chinoise à la réflexologie plantaire date aussi de cette période de ma formation en Afrique du Sud.
Une autre réflexologue, Inge Doughans, avait également un institut d’enseignement de la réflexologie plantaire et avait écrit un livre qui faisait référence à l’époque en matière de l’association de ces deux disciplines : la réflexologie plantaire et les méridiens énergétiques. Je l’ai rencontrée pour m’entretenir avec elle, mais n’ai pas suivi de formation chez elle. Je voulais surtout comprendre le fonctionnement d’une botte de réflexologie qu’elle avait inventée et qui permettait de stimuler les zones réflexes plantaires ainsi que certains points d’acupressure par un système de ventouses et de compressions mécaniques du pied. Son approche mécanique prenait absolument le contre pied pour ainsi dire de l’approche douce développé par Chris. Cependant, son livre avait retenu mon attention et je commençais à voir dans ma pratique de la réflexologie douce l’intérêt de connaître le trajet des méridiens et la vision énergétique qui apportaient parfois dans le cadre d’une consultation des éléments de compréhension très complémentaires.
C’est donc en France, à la fin des années 90, en rencontrant Michel à IFS que j’ai enfin pu approfondir mes notions très générales de la MTC. Persuadée de l’intérêt d’intégrer ce système à ma pratique de la réflexologie plantaire, j’ai appris la technique traditionnelle chinoise du « massage du pied » avec Madame Shu Yan qui avait son cabinet d’acupuncture à Paris.
La réflexologie chinoise enseignée à l’Institut Français de Réflexologie s’appuie sur la technique traditionnelle de massage du pied, telle qu’elle est pratiquée aujourd’hui encore en Chine. Il n’est pas rare que le praticien en Chine pose des aiguilles d’acupuncture dans le corps tout en travaillant manuellement sur les zones réflexes des pieds, la réflexologie orientale va bien au-delà de la stimulation des zones réflexes des pieds pour inclure une vision globale de l’être dans son environnement. Ceci implique donc des conseils en diététique et en hygiène de vie, ainsi que la stimulation du système des méridiens énergétiques.
Pour respecter le travail global ainsi que la cohérence du système énergétique de la MTC, j’associe la stimulation des zones réflexes palmaires au travail traditionnel en réflexologie plantaire. La formation telle que je l’ai conçue pour l’Institut, s’appuie donc sur les éléments techniques du massage des pieds chinois et sur la synthèse opérationnelle et l’éclairage fondamental que Michel Odoul apporte à l’infinie complexité que représente la Médecine Traditionnelle Chinoise. La prise de pouls, l’acupressure et encore la moxibustion sont autant de techniques énergétiques connexes qui font partie de cet enseignement unique en Réflexologie chinoise. Cet enseignement permet aux élèves de l’Institut d’avoir une technique opérationnelle qui s’inscrit dans une vision globale et cohérente de la santé.
Les somato-réflexologies enseignées dans le troisième cycle de cette formation professionnelle sont au nombre de deux: il y a la technique de réflexologie plantaire que l’on peut appeler de « type Ingham » et la réflexologie facialo-crânienne prenant appui sur le « dien chan » vietnamien élaboré par le Dr. Bui Quoi Chau dans les années 80.
Dans cette formation, nous remontons à la source occidentale des réflexothérapies, c’est à dire, à leur origine dans le milieu médical ou paramédical.
Voyons d’abord ce que j’entends par la réflexologie « de type Ingham ». La réflexologie est née aux Etats Unis au début du 20ème siècle grâce à la découverte par un médecin oto-rhino-laryngologue américain, le Dr. Fitzgerald, d’un réseau complexe d’informations nerveuses et chimiques parcourant le corps des pieds aux mains en passant par le cerveau, le palais de la bouche et les cornets du nez. Une stimulation au niveau des extrémités du corps ne lui permettait pas uniquement d’anesthésier des douleurs à distance de la zone de stimulation, mais aussi à résorber des symptômes manifestes dans le corps.
Dr. Fitzgérald, en tant que spécialiste ORL ne se préoccupait que très rarement du travail de stimulation sur les zones réflexes des pieds. Par contre, il stimulait activement les mains, la langue et les muqueuses du nez dans sa technique qui visait un résultat clinique, somatique. Toutes ces interfaces de stimulation des réflexes ont donné différentes formes de réflexologie.
L’élaboration de la première cartographie reflétant les zones réflexes précises de l’ensemble des organes du corps sur les pieds vient des travaux de Mme Eunice Ingham, infirmière et kinésithérapeute, qui travaillait dans le cabinet médical avec un des jeunes collègues du Dr. Fitzgérald, Dr. Selby-Riley. En voyant les effets de sa méthode ainsi que la relative simplicité à la mettre en pratique, Eunice Ingham a enseigné une technique de stimulation plantaire relativement simple et accessible à tous aux USA à un grand public. La méthode Ingham est de ce fait la référence officielle et fondatrice de la réflexologie plantaire.
Cependant cette technique a beaucoup évoluée durant la deuxième moitié du vingtième siècle, notamment grâce à la rigueur et l’expérience d’une infirmière allemande, Mme Hanne Marquardt, qui s’est inspirée des travaux d’Eunice Ingham tout en retrouvant les sources de son inspiration dans les recherches du Dr. Fitzgerald.
Hanne Marquardt a compris que la voie de transmission des réflexes passe par les tissus conjonctifs du corps. Elle a apporté à la méthode d’Ingham une précision millimétrique et a élaboré des cartographies beaucoup plus précises que celles fondatrices et originelles de toutes les réflexologie plantaires. Par contre, son enseignement est réservé aux personnes issues du monde médical ou paramédical. J’ai eu la grande chance d’avoir reçu sa formation personnellement par Mme Ann Lett qui était responsable de l’enseignement de la technique Marquardt en Afrique du Sud et en Grande Bretagne.
La podo-réflexologie appliquée que j’enseigne à l’institut est la synthèse unique que je fais de l’ensemble des réflexothérapies plantaires: celle qui agit sur la dimension psycho-émotionnelle, celle qui agit sur la dimension énergétique et celle qui agit sur la dimension physique. Mes années d’expérience pratique avec différentes techniques de réflexologie ainsi que ma confrontation avec des approches divergentes s’appuyant chacune sur sa propre cohérence m’a permis de comprendre la raison d’être et le bien-fondé de l’existence de différentes cartographies et élaborer un système capable d’intégrer les différents niveaux d’action.
La réflexologie facialo-cranienne est une formation qui pose les bases de la réflexologie faciale développée par le dr. Bui Quoc Chau au Vietnam dans les années 80. Je suis profondément honorée d’avoir reçu un enseignement personnel et individuel en « dièn chan » par le Dr Son à Hanoi en 2005. Il s’agit d’un système de multiples cartographies de zones réflexes et de points réflexes qui sont projetées simultanément sur le visage.
La technique telle qu’elle est pratiquée au Vietnam et telle qu’elle m’a été enseignée par le Dr. Son vise une action symptomatique rapide dans l’organisme. La mise au point de cette réflexologie ressemble fortement à la réflexologie auriculaire telle qu’elle a été élaborée par le Dr. Paul Nogier en France.
A l’Institut j’enseigne évidemment les bases de la pratique du dien chan traditionnel pour pouvoir en faire un usage symptomatique. Cependant, l’approche de la réflexologie du visage telle que je l’enseigne à l’Institut m’est propre. J’apporte à cette forme de réflexologie à visée symptomatique sa dimension subtile, son activité sur le plan psychique. Pour ce qui est de la mise en place du protocole psychique appelé « Caliméro » c’est un travail inspiré d’échanges avec David Sayag. Tous les protocoles psychiques enseignés à l’Institut sont spécifiques à la formation que j’enseigne.
Ma contribution aux des différentes formes de réflexologie vient de la racine originelle qui me nourrit depuis le début de mon cheminement avec la réflexologie plantaire: l’approche subtile de la métamorphose.
Elske Miles